
Article à découvrir dans son intégralité ici https://www.sante-corps-esprit.com/petits-miracles-de-transe-hypnotiqueImaginez que l’on vous demande de vous immerger dans une grande baignoire en métal, remplie de glaçons.L’eau est à 1,66 degrés… A votre avis, réussiriez-vous à vous y prélasser pendant 2 minutes, comme si de rien n’était ?Non, n’est-ce pas, cela paraît inenvisageable.Eh bien si, c’est possible… à condition d’avoir été hypnotisé !Alors l’impossible devient possible.
Une équipe française a récemment réalisé une première mondiale : réaliser une chirurgie du cerveau… sous hypnose !Normalement, on n’ouvre pas un crâne sans anesthésie générale. Impossible d’être « conscient » quand on vous perce un trou dans le crâne, même avec une anesthésie locale contre la douleur. Le bruit et les vibrations épouvantables sont trop stressants.Mais l’anesthésie générale a un gros défaut.Lorsqu’un chirurgien vous opère le cerveau (généralement pour retirer une tumeur cancéreuse), il doit s’assurer qu’il ne touche pas des zones vitales.C’est pourquoi on est obligé de réveiller le patient, après lui avoir ouvert le crâne, pour lui poser des questions. Ainsi, le chirurgien peut repérer les aires du cerveau liées aux fonctions principales, comme le langage ou la motricité, pour éviter de les endommager.Le problème, c’est qu’il faut parfois du temps avant de se « réveiller » totalement d’une anesthésie générale. En plus, certaines personnes ne peuvent pas subir d’anesthésie générale, pour cause d’allergie ou d’âge trop élevé.Voilà pourquoi le Dr Zemmoura, neurochirurgien au CHU de Tours a décidé de tester l’hypnose pour retirer des gliomes (tumeurs cancéreuses du cerveau).L’avantage de l’hypnose est que, une fois « réveillé », le patient retrouve immédiatement une vigilance parfaite, ce qui lui permet de répondre aux questions dans d’excellentes conditions.Et ça marche !Juste avant l’opération, le patient est hypnotisé. Pour supprimer totalement la douleur, on réalise une anesthésie locale (tout de même), mais le patient reste totalement conscient.Il entend le bruit de son crâne en train d’être perforé, mais grâce à l’hypnose, il le vit bien !Le Dr Zemmoura a publié ses résultats en 2016 dans une revue internationale, Neurology [2]: il a prouvé qu’il n’y avait pas plus de complications avec l’hypnose qu’avec l’anesthésie générale !
A l’hôpital Saint-Joseph, à Paris, cela fait des années qu’on fait des opérations de l’aorte ou de la carotide sous hypnose. [3]Les « mantra » hypnotiques du Dr Galy permettent d’éviter aux patients une anesthésie générale.Au CHU de Nantes, on privilégie toujours l’hypnose en cas d’opération de la thyroïde, du sein ou de l’utérus.Et cela fonctionne, comme en a témoigné Cynthia, opérée d’une mastectomie (ablation du sein).En arrivant à l’hôpital, Cynthia avait peur que l’hypnose ne « fonctionne » pas. Après coup, elle raconte :A l’Institut Curie, à Paris, l’hypnose a même permis d’opérer une femme centenaire, dont le cœur n’aurait pas pu résister à une anesthésie générale !Si vous avez du mal à me croire, ou à vous imaginer comment cela se passe, regardez cette vidéo d’une opération sous hypnose, c’est étonnant !Mais c’est sans doute à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil que l’opération la plus spectaculaire a été réalisée.Une chanteuse professionnelle de 31 ans était atteinte d’un cancer de la thyroïde avancé.Il fallait lui ouvrir la gorge, retirer sa thyroïde… sans toucher ses cordes vocales, son « outil de travail »… et sa raison de vivre !Pour être sûr de ne pas commettre l’irréparable, il fallait maintenir la patiente éveillée et lui demander de parler : ainsi, le chirurgien saurait tout de suite s’il touche une corde vocale !Le problème est que la douleur de l’opération est insupportable… sauf sous hypnose !Et c’est ainsi que la chanteuse a été placée dans une douce transe hypnotique, et s’est mise à chanter tranquillement… alors qu’on était en train de lui charcuter la gorge ! [6]L’opération s’est parfaitement passée, la tumeur a été retirée, et ses cordes vocales sont restées intactes !
A quel point êtes-vous sensible à l’hypnose ?
Simplement, il faut être suffisamment « réactif » à l’hypnose.Car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne :- 10 % des gens sont peu « sensibles » à l’hypnose – ils seront difficiles à hypnotiser,
- 80 % des gens sont normalement « suggestibles » : ils pourront être hypnotisés, mais dans certaines limites ;
- et 10 % sont très réactifs à l’hypnose et sont capables de faire des choses sidérantes sous hypnose.
Au CHU de Tours, on ouvre les crânes sous hypnose

Opérée d’une tumeur, elle chante pendant son opération !

La « transe » ne date pas d’hier
Pas de doute, l’hypnose chirurgicale, ça marche !Une revue d’études scientifiques l’a montré : les opérations sous hypnose permettent de réduire le stress, diminuer la consommation de médicaments et d’accélérer la récupération des patients. [7]Sauf que la science moderne est incapable d’expliquer le pourquoi du comment.Comment notre cerveau peut-il se mettre dans cet état si différent de l’état normal ? Que se passe-t-il exactement quand nous sommes sous hypnose ?Personne n’en sait rien.Ce qui est sûr, c’est qu’on n’est pas en train de dormir, même si l’hypnose vient du grec hupnoein, qui signifie « endormir ».En fait, l’hypnose est un état modifié de conscience, comme la méditation, l’effet des drogues hallucinogènes, les expériences de mort imminente… et les transes chamaniques !Cela fait longtemps que les « soignants » ont compris que ce type de « transe » était un des meilleurs moyens de lutter contre la douleur.Au début du 19ème siècle, le chirurgien Jules Cloquet a opéré sous hypnose une patiente atteinte d’un cancer du sein ! [8]Aujourd’hui, l’hypnose est validée scientifiquement pour de nombreuses pathologies douloureuses :- elle est très efficace contre le syndrome de l’intestin irritable chez l’adulte, ou les douleurs abdominales chroniques chez l’enfant [9]
- elle atténue remarquablement les effets secondaires des traitements en cas de cancer du sein (douleurs, fatigues, nausées, etc.) [10]